1) Parce que j’en ai envie
Ça paraît peut-être évident dit comme ça, mais il est bon de le rappeler puisque, comme pour les précédents voyages à vélo que nous avons pu faire avant celui là, beaucoup se sont persuadés que Quentin était l’instigateur de l’idée. Mais non !
Enfin si, bien sûr, mais pas que.
Le voyage à vélo est une façon de voyager que j’ai pu expérimenter dès petite, à une moindre échelle sur les îles bretonnes et vendéennes notamment, et que j’adorais déjà.
Après avoir délaissé ce mode de transport pendant un temps (bah oui c’était stylé de conduire ma propre voiture quand même !), le goût est revenu pendant mon échange en Finlande. Malgré la neige, malgré le froid, le vélo était le mode principal de déplacement chez les étudiants (car le moins cher), et c’est là qu’on a commencé à faire des sorties de plus en plus longues. C’est là que j’ai réalisé aussi le plaisir que c’était de se déplacer à une vitesse raisonnable, de pouvoir apprécier le paysage, de pouvoir être en contact avec les gens que l’on croise.
A mon retour de Finlande, et à la reprise de la vie post-covid, en plus d’adopter le vélo comme moyen de locomotion privilégié à Paris, j’ai fait mon premier voyage en itinérance, avec ma meilleure amie, sur la route de « La Loire à vélo ». Peu équipées mais pourtant trop lourdement équipées, avec des distances bien moindre que celles qu’on fait aujourd’hui et des conditions plus simples, mais peu importe : quel plaisir !
Lucile et sa copine Lola sur les routes de la Loire à vélo en 2021
Et ensuite ça s’enchaîne : Belle-Ile en Mer avec Quentin, puis l’Italie du Sud (grâce à mes amis qui m’ont offert une cagnotte à mon anniversaire), et enfin Orléans-Caen, et là, une idée folle ! Ça nous plaît vraiment, on voit les pays autrement, on rencontre les populations plus intimement, alors pourquoi ne pas le faire à plus grande échelle ?
Alors oui au quotidien je ne pratique pas de vélo plus que ça, non je n’en ferais pas mon sport (car j’aime toujours pas la vitesse), mais ça n’empêche que je suis tombée accro à ce mode de voyage qui nous permet de se sentir intégrés au paysage, qui nous permet de partager davantage de moments privilégiés avec les habitants, qui nous permet de sortir des sentiers battus sans même s’en rendre compte et…qui nous permet de tester toute les spécialités culinaires du pays sans culpabiliser !
2) Pour prendre du temps pour moi (et pour nous)
Une année de voyage à vélo, c’est une année de pause dans la rapidité du quotidien.
Ceux qui me connaissent savent que j’ai la fâcheuse habitude de courir partout, de prévoir beaucoup de choses, de vivre pour passer du temps avec mes amis, tout ça additionné à un rythme de travail (et de déplacement) assez soutenu, et même si je dois avouer que j’adore ça, j’étais parfois un peu frustré de ne pas prendre le temps pour moi et pour des activités qui me plaisent et notamment le sport, la cuisine et les activités manuelles.
Alors c’est une des raisons de ce voyage : oui je vais être loin de l’agitation de mon quotidien, oui ça va me manquer, mais je suis sûre que ça va me faire du bien.
NOUS faire du bien.
Car dans tout ça, ça fait 8 ans qu’on est ensemble avec Quentin, et 8 ans qu’on court dans tous les sens, alors pour une fois, on a envie de courir (enfin de pédaler), mais dans le même sens !
3) Parce que ça me fait peur
Ce voyage c’est aussi le fait d’aller à la rencontre de l’autre, briser les barrières et surtout d’effacer les peurs. Depuis l’Europe, beaucoup de pays semblent inquietants, instables, dangereux, des populations sont décrites comme extrémistes, fermées, ou malpolies. Et malgré l’appréhension, j’ai envie d’aller le voir par moi-même, j’ai envie de passer au dessus de mes peurs pour m’en faire un avis.
De même, je cumule beaucoup de peurs et je fais le maximum pour les combattre, notamment la peur de me faire mal et la peur…des insectes. Alors puisque je ne veux pas qu’elles me guident, je fais aussi ce voyage pour les vaincre. Et spoiler : c’est pas encore 100% gagné !
4) Pour les autres
Ce point là on le partage avec Quentin on souhaite participer à créer un nouvel imaginaire de voyage, pour des raisons écologiques bien sûr (parce qu’on en peut plus de voir tout ces influenceurs voyages mesurer leur réussite au nombre d’avions qu’ils ont pris dans l’année !) mais social aussi, parce qu’on ne voit plus le voyage autrement que par la rencontre et la découverte et qu’on souhaite le partager.
Ce qu’on veut montrer aussi, c’est que tout est possible, que si on en est capable, tous le monde en est capable. On montre le voyage à vélo, bien sûr, mais aussi en train, en bus, en stop.
On montre que le trajet fait partie du voyage, que le trajet c’est le voyage.